lunes, 22 de junio de 2015

Julien Clerc


Né(e) : 04/10/1947 à Paris (France)
Pays : France
Langue : Français
Qualité : Chanteur / Compositeur
Genre musical : Chanson

Julien Clerc appartient à cette génération d'artistes, vedettes dans les années 60 et toujours en haut de l'affiche 30 ans plus tard. Tels Johnny Hallyday ou Jacques Dutronc, ces artistes ont su traverser toutes les modes et plaisent autant aujourd'hui, à leurs premiers fans comme à leurs enfants. Un bel exploit de longévité !

Paul-Alain Leclerc naît le 4 octobre 1947 dans le 19ème arrondissement de Paris. Il vit une enfance bourgeoise et confortable, mais solitaire, parmi ses cinq frères et soeurs. Ses parents divorcent lorsqu'il est encore jeune. La semaine, il vit chez son père Paul, haut fonctionnaire à l'UNESCO, où on écoute plutôt de la musique classique. Sa mère, d'origine guadeloupéenne, le reçoit chaque week-end. Chez elle, il découvre les grands noms de la chanson, de Brassens à Piaf. Vers 6 ans, il débute le piano, sans réel enthousiasme. Ce n'est que vers 13 ans qu'il s'y met vraiment, et seul, il apprend à jouer en reproduisant tout ce qu'il entend à la radio.

Sa jeunesse se passe entre le lycée Lakanal et tout ce qui fait la vie d'un adolescent des années 60 : surboum, mobylette et copains, occupations auxquelles ses parents ajoutent solfège et scoutisme. En terminale, il rencontre Maurice Vallet dit Momo, qui deviendra un de ses principaux paroliers. C'est d'ailleurs à cette époque que Julien Clerc, qui s'appelle encore Paul-Alain, compose ses premiers titres.

Rencontre avec Roda-Gil
Après le baccalauréat, il échoue à la préparation de l'école Sciences Politiques. Poussé alors par son père, il s'inscrit en faculté de droit à la Sorbonne, mais passe plus de temps dans les cafés de la place devant l'Université, et en particulier, à l'Ecritoire. C'est là que, en 1966, il rencontre Etienne Roda-Gil, dandy poète, fils de révolutionnaire espagnol, qui va devenir son alter ego et parolier attitré.

Dès leur rencontre, les trois amis vont commencer à écrire des chansons et démarrer une association très créatrice qui durera des années, surtout entre Julien Clerc et Etienne Roda-Gil.

Par une relation familiale, Julien Clerc a la possibilité de passer une audition chez Pathé Marconi. C'est un succès pour le jeune homme, dès lors, change de nom, et signe un contrat de sept ans avec la maison de disques. Dans la foulée, le trio écrit "La cavalerie" que Julien Clerc enregistre en février 1968. C'est au milieu des chaudes journées de mai que sort son premier disque.

Les musiques néo-symphoniques de Julien Clerc, et les textes quasi oniriques de Vallet et Roda-Gil, vont assez bien avec cette période de changement. Ces chansons sont accueillies comme un renouveau de la chanson française dite traditionnelle et son style très harmonique est assez inédit à l'époque, surtout en France. De plus, la voix de Julien Clerc, caractérisée par un vibrato célèbre, permet au chanteur de se singulariser dès ses débuts.

Premier disque, premier succès
Le premier disque est un succès, et il est classé dans les hit-parades de l'époque. Cependant Julien Clerc est, plutôt catalogué comme un chanteur pour jeunes filles, image qui lui collera longtemps à la peau.

En juillet 1968, il enregistre un second 45 tours de quatre titres, dont "Ivanovitch". Gilbert Bécaud, séduit par ce titre, propose à Julien Clerc de faire sa première partie à l'Olympia au printemps 1969, mais à condition qu'il fasse un peu de scène afin d'acquérir de l'expérience. C'est une offre exceptionnelle pour Julien Clerc qui à l'automne 1968, part donc en tournée avec Adamo.

Début 1969, sort le troisième 45 tours quatre titres de Julien Clerc avec en particulier le titre "Yann et les dauphins". Simultanément, sort son premier album immédiatement couronné par le Prix du disque de l'Académie Charles Cros.

En mars, Julien Clerc monte donc pour la première fois sur la scène de l'Olympia en première partie de Gilbert Bécaud. Le chanteur, qui n'est dans le métier que depuis un an à peine, fait un triomphe. De grands artistes tels Serge Gainsbourg ou Henri Salvador, viennent le féliciter chaleureusement. C'est lors de ce concert, que Julien Clerc est repéré par les producteurs de la comédie musicale "Hair", gros succès du moment outre-Manche. Ils lui proposent le premier rôle dans le spectacle qui doit bientôt être monté à Paris. Julien Clerc, qui d'abord refuse, finit par dire "oui" après avoir vu le spectacle à Londres.

Dès le 31 mai, démarrent donc les premières représentations de "Hair", au théâtre de la Porte Saint-Martin. Fleuron de la culture "hippie", cette comédie musicale est un réel succès et offre à Julien Clerc une occasion en or de se faire un nom.

En juillet, il sort un nouveau 45 tours, "La Californie" qui est classé dans les premières places du principal chart de l'époque, celui du journal "Salut les copains".

Cette année-là, la presse rend officielle sa relation avec la chanteuse France Gall, qui durera 4 ans.

En février 1970, Julien Clerc quitte "Hair". Il enregistre cette année-là, une impressionnante série de 45 tours. En mai, sort son deuxième album "Des jours entiers à t'aimer" et du 16 au 29 décembre, Julien Clerc passe en vedette à l'Olympia.

En février 1971, sort un des tubes de Julien Clerc, "Le cœur volcan", tango inspiré d'un séjour en Argentine, sur un texte d'Etienne Roda-Gil. En novembre, cette chanson se retrouve sur le 3ème album du chanteur aux côtés d'autres de ses plus grands titres, tels "Ce n'est rien" ou "Niagara".

Julien Clerc, qui a connu le succès dès ses débuts, est à 24 ans, déjà représenté en statue de cire au Musée Grévin de Paris. C'est une grande vedette, et il ne cesse d'enregistrer tube sur tube, la plupart écrits par Etienne Roda-Gil. Un grand nombre de ces titres se vendent aussi à l'étranger, traduits et distribués dans d'autres langues. Du 28 décembre 1971 au 16 janvier 1972, il est de retour à l'Olympia.

Le 10 août, les Français découvrent Julien Clerc dans un téléfilm. Il y joue le rôle d'un musicien, composition peu éloignée de sa propre vie d'autant plus qu'il est aussi chargé d'écrire la musique du dit téléfilm. Durant les années 70, il s'essaiera d'autres fois à la comédie mais sans jamais en faire une véritable carrière.

L'année 73 marque un tournant dans son travail. En effet, pour l'album "Julien" qui sort le 3 septembre, il abandonne son arrangeur attitré‚ Jean-Claude Petit, pour un anglais, Bill Shepherd. Le disque est d'ailleurs enregistré en Angleterre. Du 3 au 21 octobre, Julien Clerc s'entoure d'une petite formation de sept musiciens pour une nouvelle série de concerts à l'Olympia. L'album "Julien Clerc avec vous", qui sort début 74, permet de réécouter sa prestation.

Cinq disques d'or d'un coup !
En février 1974, il reçoit des mains de la chanteuse Françoise Hardy, cinq disques d'or pour la totalité des ventes de ses albums précédents.

Très productif, le tandem Clerc/Roda-Gil écrit un nouvel album qui sort en juillet 1974. Enregistrés dans la maison du chanteur près d'Auxerre, dans l'Yonne, les douze titres du disque sont arrangés cette fois par Jean-Claude Vannier, arrangeur auparavant de Gainsbourg ou de Johnny Hallyday. Comme pour l'album précédent, Julien Clerc décide de n'extraire aucun 45 tours du disque, mais ceci n'empêche nullement plusieurs des titres d'être abondamment diffusés en radio.

Julien Clerc prend désormais l'habitude de passer sur une scène parisienne à chaque fin d'année. Du 6 au 25 novembre, c'est encore à l'Olympia que le chanteur rencontre son public.

Seul après la rupture avec France Gall, Julien Clerc entreprend en fin d'année une tournée au Canada. En mars 1975, c'est au Japon qu'il donne une série de huit concerts.

L'image de Julien Clerc évolue sensiblement au cours de ces années, et le chanteur "à minettes" laisse place à un artiste mature, voire sombre. Essentiellement signés cette fois par Maurice Vallet, les dix titres de l'album à la pochette noire, "N°7", reflètent la mélancolie du chanteur en cette année 75.

C'est lors du tournage du film "D'amour et d'eau fraîche", dans lequel Clerc interprète un professeur de piano, qu'il rencontre une jeune comédienne issue du café-théâtre, Miou-Miou. Elle sera sa compagne jusqu'en 1981.

Enfin en cette année 1975, année de tous les changements pour Julien Clerc, son nouvel agent Bertrand de Labbey, lui conseille de faire appel à de nouveaux auteurs afin de renouveler son répertoire pourtant déjà très riche. Les premiers à écrire donc de nouveaux textes pour Julien Clerc sont Maxime Le Forestier et surtout Jean-Loup Dabadie. En novembre 1976, sort donc le 8ème album de Julien Clerc sur lequel on trouve des textes de Roda-Gil et de Vallet, comme d'habitude, mais aussi de Dabadie ("Le cœur trop grand pour moi") et de Le Forestier dont la chanson "A mon âge et à l'heure qu'il est", donne son nom au disque.

C'est au Palais des Sports en janvier 1977, que Julien Clerc interprète ses nouveaux titres devant une salle deux fois plus grande que l'Olympia et malgré‚ une baisse des ventes de ses disques dans les mois précédents, le public est au rendez-vous.

1978 : "Jaloux"
En 1978, Julien Clerc et Miou-Miou ont une petite fille, Jeanne. Cette même année, il fête aussi ses 30 ans et son ami Maxime Le Forestier lui écrit à cette occasion une de ses plus belles chansons, "J'ai eu 30 ans". Ce titre paraîtra à l'automne 1978 sur l'album "Jaloux". Considéré par certains comme son meilleur disque ; c'est en tous cas, son premier gros succès en matière de ventes (400.000 exemplaires) grâce au titre de Jean-Loup Dabadie "Ma préférence".

En 78, la collaboration Clerc et Roda-Gil connaît des failles de plus en plus profondes. Une certaine routine s'est installé dans le travail entre les deux hommes et l'arrivée de nouveaux auteurs ne fait qu'aiguiser cette lassitude entre le chanteur et son auteur fétiche.

Cet album donne lieu à une série de concerts triomphaux au Palais des Congrès. Pendant deux heures, Julien Clerc donne un show sans la moindre pause, pendant lequel il égrène ses nombreux tubes. Il finit son concert par des reprises de Jean-Roger Caussimon et de Léo Ferré. Julien Clerc aime intégrer à ses spectacles des titres du patrimoine de la chanson française tels "Comme hier" de Brassens, "La quête " de Jacques Brel ou "L'hymne à l'amour" de Edith Piaf.

En 1979, Julien Clerc participe à deux entreprises collectives. D'une part, il chante une chanson dans le conte musical de Philippe Chatel, "Emilie Jolie", œuvre destinée aux enfants. L'album se vendra à un million d'exemplaires. Mais surtout, il participe à une comédie musicale, qui cependant ne sera jamais montée sur scène, "36 Front Populaire". Un double album, enregistré en studio, évoque cette période historique sur une musique de Jean-Pierre Bourtayre et Jean-Claude Petit et un livret d'Etienne Roda-Gil. Le titre "Ça commence comme un rêve d'enfant", que Julien Clerc chante au début du disque, reste un des ses plus beaux titres.

Cette année-là, Julien Clerc achète un château de dix-huit pièces, toujours dans le département de l'Yonne, et décide d'y installer un élevage de moutons. Il peut également y pratiquer l'équitation, sport dont il est de plus en plus féru.

A la fin de l'année, il s'envole pour le Canada pour y enregistrer son dixième album, "Clerc Julien" qui sort en 1980. Il rencontre à cette occasion l'auteur québécois, Luc Plamondon, qui lui signe le texte de "Quand je joue", texte pour lequel les propositions de Roda-Gil, puis de Dabadie n'avaient pas satisfait Julien Clerc. Justement, cet album marque la rupture définitive entre Julien Clerc et Etienne Roda-Gil, dont le travail sur ce disque ne plaît plus au chanteur.

La presse de l'époque commente largement cette séparation, et l'expression de Roda-Gil :"Il fallait bien que Julien tue son père.", que l'on peut lire dans de nombreux journaux, ne fait qu'approfondir les blessures. Après cet album, Julien Clerc se sépare aussi de son arrangeur Jean-Claude Petit.

L'album "Clerc Julien", considéré comme trop moyen pour en tirer une série de concerts, un onzième album est enregistré dans la foulée. Aucun texte de Roda-Gil donc dans le disque "Sans entracte" qui sort quelques mois plus tard. Cependant, le titre "Jungle Queen" de Maurice Vallet, s'installe en tête du hit-parade de la radio RTL. On trouve également deux textes de Serge Gainsbourg sur les neuf titres de l'album. A partir du 30 octobre, Julien Clerc s'installe au Palais des Congrès avec un groupe de musiciens français et américains. La tournée qui suit, se retrouve sur un album live, "Vendredi 13", enregistré à Lyon les 12 et 13 mars 1981.

La créativité de Julien Clerc a toujours été très liée aux événements de sa vie personnelle. Lorsqu'en 1981, Miou-Miou le quitte, la peine qu'il éprouve va transparaître dans son album suivant, "Femmes, indiscrétions et blasphèmes". De la même façon, lors du départ de France Gall en 1975, la chanson "Souffrir par toi n'est pas souffrir" traduisait son état d'esprit du moment.

1982 : "Femmes, indiscrétions, blasphème"
En 1982, sort donc son 12ème album en studio qui démarre sur l'inoubliable tube, "Femmes je vous aime". Ce disque est l'occasion de deux changements pour Julien Clerc. Tout d'abord, il quitte sa maison de disques Pathé Marconi pour intégrer la firme anglaise, Virgin, qui à l'époque n'est encore qu'un petit label. C'est d'ailleurs à Londres que le disque est enregistré. Puis, la pochette dévoile un Julien Clerc aux cheveux courts, véritable petite révolution pour un artiste donc la longue chevelure brune et bouclée était un trait essentiel du personnage.

"Femmes, indiscrétions, blasphème" est un énorme succès commercial, et par l'intermédiaire du titre, et du clip, de "Lili voulait aller danser", Julien Clerc touche un public plus jeune. C'est en février 1983, sous le chapiteau de la Porte de Pantin, qu'il va chanter pour 5000 personnes par soirée, et cela pendant 5 semaines.

Agé de 35 ans, Julien Clerc apprend à cette époque, à économiser sa voix et surtout à mieux maîtriser son célèbre vibrato, sur les conseils de son professeur de chant, Madame Charlot.

Toujours passionné par les chevaux, Julien Clerc rencontre à cette époque une jeune cavalière émérite, Virginie Couperie. Fille d'un prospère producteur de vin dans le Bordelais, il faut attendre un an avant que son père accepte sa liaison avec le chanteur, et que de très traditionnelles fiançailles ne soient célébrées dans la propriété familiale.

En 1984, sort l'album "Aime-moi". Un nouvel auteur, le franco-américain David Mc Neil, fait alors son apparition dans l'univers de Julien Clerc en signant un des plus grands tubes années 80, "Mélissa". Vendu à 700.000 exemplaires, le 45 tours est même traduit en espagnol.

Julien Clerc devient plus que jamais une énorme vedette. En 1985, du 24 avril au 4 mai, il triomphe dans la plus grande salle de Paris, le Palais omnisports de Bercy. Chaque soir, 10.000 personnes l'ovationnent devant une immense scène en forme d'île volcanique. Fasciné par la culture africaine, Julien Clerc décide de rôder son spectacle lors de cinq concerts au Gabon, Sénégal, Côte d'Ivoire et Cameroun. Les images de ce voyage musical sont diffusées par la première chaîne de télévision française, TF1, en mars 85.

Pendant 2 mois, après Bercy, Julien Clerc entame une série de vingt-trois concerts au Canada, suivis de trois concerts au Brésil, avant de sillonner la France de octobre à janvier 1986. Le groupe qui l'accompagne est cent pour cent anglo-saxon, et plutôt issu du rock.

Le 14 septembre, Julien Clerc épouse Virginie dans un petit village corse, Pino. Et le 23 novembre, il est le maître de cérémonie de la première soirée des Victoires de la Musique, récompenses de la chanson française.

Enfin en 1985, Julien Clerc participe à une campagne de publicité Citroën pour laquelle il écrit la musique et les célèbres paroles : "J'aime, j'aime, j'aime...".

Après une année de repos et d'écriture, Julien Clerc sort un nouvel album en 1987, "Les aventures à l'eau". David Mc Neil lui écrit un nouveau titre à succès, "Hélène", et pour la première fois, une femme signe un texte, Françoise Hardy.

La même année, naît une petite Vanille.

Après une tournée en Afrique à l'automne 87, Julien Clerc donne quelques concerts sur la scène du très kitsch théâtre du Grand Rex mais c'est un semi-échec. On lui reproche de vouloir trop se moderniser et le public, qui connaît le talent du chanteur, boude un Julien Clerc qui cède sans doute un peu à la facilité.

1990 : "Fais-moi une place"
La fin des années 80 est professionnellement calme pour le chanteur. Ce n'est qu'en 1990, qu'il réapparaît avec l'album "Fais-moi une place" qui sort le 8 janvier. Enregistré à New York, la réalisation est confiée à Phil Ramone, producteur entre autres, de Paul Simon ou de Billy Joël. Julien Clerc trouve dans cet album une nouvelle inspiration, et renoue avec les mélodies sophistiquées et les textes d'auteurs signés ici par Jean-Claude Vannier, Françoise Hardy, David Mc Neil, Jean-Louis Bergheaud (Jean-Louis Murat), Thierry Séchan, et son ami Maurice Vallet.

Du 29 novembre au 9 décembre, il s'installe au Zénith, dans une salle de 4000 places, pour des concerts où s'enchaînent les tubes de ses débuts entrecoupés d'un intermède plus funky. Après l'échec du Grand Rex, le public est de retour pour applaudir un artiste qui, assis sur son piano, leur déclare : "Je vous aime".

Les 22 et 23 décembre, Julien Clerc tient le rôle du récitant dans l'œuvre de Prokofiev, "Pierre et le loup". Interprétés par l'orchestre de Radio France dirigé par le chef allemand Marek Janowski, les concerts ont lieu le 22 à l'opéra Bastille, et le 23 au Théâtre des Champs-Elysées.

L'album "Utile" qui sort le 8 décembre 1992, est un événement dans la carrière de Julien Clerc puisqu'il marque ses retrouvailles avec Etienne Roda-Gil après dix années de séparation professionnelle. Lors des obsèques de Nadine Roda-Gil, épouse du compositeur, les deux hommes se revoient, et très vite, éprouvent le besoin de retravailler ensemble.

Pour le grand bonheur des fans, la totalité des textes du disque est donc l'œuvre de Roda-Gil. La qualité de leur travail est d'autant plus intéressante qu'elle n'est pas la reproduction de leur collaboration passée. Au contraire, forts de leur expérience respective, ils ont élaboré des titres reflétant leur évolution.

Après les retrouvailles avec Roda-Gil, ce sont les retrouvailles avec la scène de l'Olympia sur laquelle Julien Clerc n'est pas monté depuis 18 ans. Pendant cinq semaines en 1993, le chanteur offre à son public un concert chaleureux qui célèbre ses 25 ans de carrière.

1997 : "Julien"
Trois ans plus tard exactement, le 25 mars 1997, et à presque 50 ans, Julien Clerc sort son 17ème album studio, "Julien". Toujours entouré de Roda-Gil, Dabadie ou Mc Neil, il chante aussi les textes du jeune écrivain et journaliste, Laurent Chalumeau. L'album est produit par l'Anglais Christopher Neil qui avait déjà réalisé l'album "Aime-moi". Toujours très brillant dans la variété haut de gamme, Julien Clerc signe ici un album romantique et tendre.

Du 1er au 12 octobre, le chanteur fait sa rentrée sur la scène du Palais des Sports. Au cours de la soirée du samedi 4 octobre, entouré d'une dizaine d'amis, parmi lesquels Françoise Hardy, Renaud, Patrick Bruel ou Alain Souchon, et de ses trois filles, Julien Clerc célèbre ses 50 ans devant près de 5000 spectateurs qui entonnent pour lui un "Joyeux Anniversaire" émouvant en fin de spectacle.

Au printemps 98, Julien Clerc entame une longue tournée française et européenne. Mais on le retrouve surtout lors de la Coupe du monde de football qui démarre à Paris le 10 juin. Fan de foot, le chanteur est convié par la chaîne de télévision Canal +, à co-animer quelques matchs, mais aussi à chanter tous les soirs à l'antenne l'hymne national d'une équipe en jeu.

A la même époque, il obtient le grand Prix de printemps de la SACEM (Société des Auteurs Compositeurs) pour son titre "les Séparés", écrit sur une poésie de Marcelline Desbordes-Valmore.

En janvier 1999, Julien Clerc monte sur la scène parisienne du Théâtre des Champs-Elysées pour présenter une formule acoustique bien loin des shows électriques auxquels il avait habitué son public depuis de nombreuses années. Cette fois, Julien est entouré de deux seuls musiciens, Jean Schultheis, génial arrangeur et fidèle de Clerc depuis près de 30 ans et Hervé Brault aux guitares.

Complètement réorchestrés, les (nombreux) classiques repris dans ce récital retrouvent ainsi une nouvelle vie. C'est avec ce nouveau spectacle que Julien Clerc s'envole en Amérique du Nord du 22 avril au 6 mai pour une tournée exceptionnelle qui rencontre un succès inattendu. Un périple asiatique (Chine, Thaïlande, Corée, Cambodge et Singapour) est prévu du 12 au 29 mai. Mais en pleine guerre du Kosovo, des problèmes diplomatiques entre la Chine et les pays membres de l'OTAN provoquent l'annulation des trois dates chinoises et d'une date à Taiwan.

Le 18 décembre 1999, après une nouvelle série de dates tout au long de l'automne, dont une dizaine au Québec, Julien Clerc clôt une longue tournée de deux ans et demi à Montpellier. Lors des premières semaines de l'an 2000, on le voit aux côtés d'une pléiade d'artistes pour quelques concerts au profit des Restaurants du cœur.

2000 : "Si j'étais elle"
A peine remis de sa longue tournée 98/99, Julien Clerc commence à travailler sur un dix-huitième album. Avide de sang neuf, il s'entoure de noms nouveaux dont la top model Carla Bruni qui effectue un virage de carrière étonnant en écrivant six des textes de l'album. Citons en outre les noms de l'écrivain franco-algérienne Nina Bouraoui, la chanteuse Assia, nouvelle venue sur la scène soul-groove et son frère, le producteur Khaled Maouene dit Khalil, 23 ans, enfant de la banlieue, et dont Julien Clerc a aimé le "son". Mais, sont bien présents sur le disque les amis de longue date, Etienne Roda-Gil et David Mc Neil ainsi que Laurent Chalumeau.

L'album "Si j'étais elle" est pré-produit à Créteil chez Khalil puis enregistré à Los Angeles où Julien trouve un confort de travail, selon lui, supérieur à l'offre française. La sortie, le 14 novembre 2000, est accompagnée d'une promotion médiatique intense pendant plusieurs semaines. Le premier simple, "Si j'étais elle" ainsi que le second, "En ton nom" en duo avec la jeune chanteuse Assia, sont des cartons commerciaux.

En janvier 2001, Julien Clerc participe à nouveau à la tournée des Enfoirés au profit des Restaurants du cœur. Puis, il reprend sa promotion. Au début de l'été, on annonce une tournée pour l'année 2002 avec pour commencer, une mini-tournée parisienne qui doit le mener dans quatre salles différentes : l'Européen, le Bataclan, le CASINO de Paris et le Zénith. Cette tournée démarre le 15 janvier 2002, traverse Paris pendant un mois puis la France jusqu'en juin.

Cette série de concerts donne lieu à deux CD nommés "Julien déménage". Mais un a été enregistré en janvier au Zénith (live acoustique et électrique) et le second en février au Bataclan (live acoustique). La sortie a lieu en avril. En attendant, l'album "Si j'étais elle" s'est déjà, selon la maison de disques, écoulé à plus de 500.000 exemplaires.

2003 : "Studio"
Toujours très en forme, Julien Clerc ne manque pas de projet. Depuis un certain temps, il a dans l'idée de faire un album de chansons à la façon des crooners américains, la grande référence étant évidemment Frank Sinatra. "Studio" sort en juin 2003. Le chanteur a sélectionné un certain nombre de standards dont il a confié l'écriture des textes en français à quelques uns de ses amis : Jean-Lou Dabadie, Maxime Le Forestier, David Mc Neil ou Alain Souchon mais aussi à de jeunes plumes tels Benjamin Biolay et Carla Bruni. Les arrangements de ces chansons jazzy sont assurés par Jean-Claude Petit. De grands musiciens sont aussi conviés pour l'enregistrement : Manu Dibango, Bireli Lagrène, Jean-Luc Ponty ou Toots Thielemans. Le premier extrait de l'album s'intitule "Avant qu'on aille au fond des choses", adaptation de "Until de real things come along" faite par Maxime Le Forestier.

Cet album décontenance un certain nombre de ses admirateurs qui ne se retrouvent pas forcément dans ce répertoire qui n'est pas le sien. Il se met donc à travailler sur un nouvel album original qui à l'inverse, semble très personnel.

En octobre 2005, sort "Double enfance", un opus pour lequel il a écrit la musique et demandé à des auteurs de lui écrire des textes, selon les thèmes qu'il a envie de traiter. C'est ainsi que Maxime Leforestier propose le titre qui donne le nom à l'album. Une enfance partagée entre deux mondes, celui de son père à Bourg-la-Reine et celui de sa mère à Paris après que ses parents ont divorcé. Une fêlure qu'il garde depuis lors.

Carla Bruni qui avait déjà travaillé avec Julien Clerc est rappelée pour trois titres. Une petite touche de Jean-Lou Dabadie ("Quel jeu elle joue ?") et surtout le retour d'Etienne Roda-Gil qui avant sa mort, a pu écrire "Réfugié" et "Donne moi de tes nouvelles", une chanson sur l'absence. Un album très personnel donc pour Julien Clerc qui s'approprie avec talent les mots des autres. La réalisation et les arrangements sont signés Eric Benzi, un proche de Jean-Jacques Goldman qui a choisi la sobriété et l'élégance pour ce disque. 

En 2006, Julien Clerc donne une série de concerts du 24 janvier au 4 février, à l’Olympia, à Paris, à guichets fermés. Il joue les prolongations au Zénith à Paris du 18 au 21 mai. Il tourne également en province où il n’est pas rare de croiser des fans en train de courir après sa voiture à la sortie des salles de spectacle. Au printemps de l'année suivante, il se produit à l’étranger en formule trio intimiste (piano, claviers, guitare), s’arrêtant à Los Angeles, San Francisco, New York, Montréal, Amsterdam et à Londres. A son retour, il se penche sur la composition de la musique de deux chansons pour l’album "Nos lendemains" de la Québécoise Isabelle Boulay : "Reviens, reviens, reviens" et "Juste l’étoile".

Le 22 avril 2008, Julien Clerc est papa pour la cinquième fois : sa compagne Hélène donne naissance à un petit Léonard.

2008 : "Où s’en vont les avions"
On retrouve le chanteur à la fin de l’été 2008 pour la promo d’"Où s’en vont les avions", son nouvel album, publié le 15 septembre. Benjamin Biolay et Bénédicte Schmitt l’ont réalisé et Gérard Manset ("Petite fée" et "Frère"), David Mc Neil, Maxime Le Forestier ("Restons amants" qui figure aussi sur l'album de ce dernier), Jean-Loup Dabadie ou encore Carla Bruni ont entrepris d'écrire les textes. La première Dame de France a en effet pris la plume pour composer les paroles de "Déranger les pierres", tandis que Julien Clerc s’est occupé de la musique. Pour la première fois, il joue du piano sur une bonne partie de l’album.  

Le premier extrait de ce vingt-et-unième album est "La jupe en laine". Julien Clerc est en tournée à partir du mois de décembre 2008.

Cette tournée comporte une centaine de dates. Il se produit au Palais des Sports à Paris du 12 au 16 mai. Lors d'un concert aux Nuits de Fourvière en juillet, un live est enregistré. Celui-ci sortira un peu plus tard sous le titre de "Julien Clerc Tour 09". 
A 64 ans, le chanteur revient avec un nouvel album "Fou, peut être" qui sort en novembre 2011.

Comme d'habitude, il compose les musiques et fait appel à des auteurs pour les textes. A la demande de Julien Clerc, Maxime Le Forestier écrit sur la paternité à 60 ans et cela donne "Fou, peut être". Julien Doré signe "Les Dégâts" et Alex Beaupain "La nuit, c'est tous les jours". Gérard Manset, Charles Aznavour, Mike Ibrahim et Jean-Loup Dabadie sont eux aussi de l'aventure. La réalisation est confiée à un trentenaire nommé Philippe Uminski. Le premier extrait de l'album s'intitule "Hôtel des caravelles".

Julien Clerc entame une tournée à la mi-janvier 2012, entouré d'un orchestre symphonique. Il interprète des chansons récentes mais aussi quelques-uns de ses classiques adaptés pour l'occasion. Il se produit d'ailleurs au Palais des Congrès à Paris du 13 au 15 janvier.

Le show est immortalisé sur l’album/DVD live intitulé "Symphonique", enregistré à l’Opéra Garnier à Paris en avril. Il est disponible dans les bacs le 26 novembre 2012.

A partir d’octobre 2012, Julien Clerc donne rendez-vous à son public dans des salles plus intimes, à l’occasion d’un récital à deux pianos. C’est la tournée "Pianistic", une tournée qui l’amène notamment au Théâtre du Châtelet en mai 2013.

Pour la première fois de sa carrière, Julien Clerc autorise une journaliste à écrire sur sa vie. C'est Sophie Delassein qui se plie à l'exercice. Ainsi parait "Julien", chez Calmann-Lévy.

2014 : "Partout la musique vient" 

Suite à cette tournée riche en émotions, Julien Clerc se remet très rapidement à composer. Des artistes qu’il connait bien écrivent pour lui : Maxime Le Forestier, Carla Bruni et Alex Beaupain qui, lui, signe sept chansons.

Julien Clerc enregistre son 23e album à Londres où il s’installe pendant trois mois avec sa famille. Il travaille avec le producteur Jimmy Hoggart, qui a collaboré notamment avec Amy Winehouse, et l’arrangeur Will Malone, connu pour sa participation aux succès de Massive Attack et Depeche Mode.

"Partout la musique vient" sort le 3 novembre 2014. Sur un rythme soutenu, les chansons, pleine d’optimisme, font la part belle au thème de l’amour et à l’amour joyeux de la vie.

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